Les nouvelles nounous

Après "Super nounou" à la TV et autres avatars du même style venant d'au-delà des mers, voici venu le temps de la démocratie qui aura érigé le principe de précaution comme devise nationale; ce n'est plus Liberté, Egalité, Fraternité mais bien "irresponsabilité, sécurité, individualité". Bonjour les dégâts à venir.

Dernière exemple de ce politiquement correct, de plus en plus oppressant, la bataille autour de la loi Evin et de l'auto censure que certaines régies publicitaires  s'imposent (ou nous imposent, ou se voient imposées par leurs clients craignant des procédures judiciaires intentées par des associations que nous qualifierons pudiquement d'extrémistes, voir d'intégristes). Sous prétexte de sauvegarder on ne sait quelle position, elles font régner la terreur sur un public qui a perdu depuis longtemps sa liberté de penser et son quant à soi. D'ailleurs c'est bien fait pour lui, il l'a mérité. Ne plus regimber de peur de voir disparaître un pseudo avantage acquis sans pouvoir imaginer le gain que cela pourrait lui rapporter si seulement il se révoltait (dans le calme et la mesure), est tout simplement suicidaire.

Mon propos se réfère à l'activité de coach. Que constatons-nous ? Beaucoup de personnes en souffrance, en interrogation, friandes d'information, demandent moult séances préliminaires "offertes" par les coachs mais qui révisent leur engagement pour des raisons purement financières (c'est dire le niveau de motivation). Cela se traduit immanquablement par des : "je vais voir auprès de X pour obtenir une subvention" ou par des "je vais réfléchir et je vous rappelle". Dans tous les cas, nous ne revoyons plus ces indécis velléitaires. Ils nécessitent plus d'une analyse thérapeutique que d'une action d'accompagnement. Comment expliquer autrement cette fuite devant cet effort qui consiste à reconnaître à sa valeur (paiement d'une rémunération honnête et juste) l'approche comme le travail proposé par le coach.

Une conclusion s'impose d'elle-même. Depuis plus de vingt ans nous sommes entrés dans un mode de fonctionnement humain de type "irresponsable et assisté". Nous ne savons plus faire autrement que d'accuser les autres de nos infortunes pour mieux réclamer ce qui nous serait dû (avantages acquis par quel mystère ?) sans chercher en nous les véritables réponses (dérangeantes). Les coupables tout désignés sont dans le désordre: nos parents, nos familles, nos professeurs, nos confesseurs, nos relations, nos patrons (forcément voyous !), nos syndicats (inévitablement corrompus !) et l'état (incontestablement vendu au grand capital !).

Dans le domaine du coaching, nous constatons presque quotidiennement ce type de réaction ("allo maman bobo"). Nous "entendons" couramment ces plaintes contre la planète entière: "ce n'est pas de ma faute, je ne suis pas reconnu à ma juste valeur, je viens chercher une revanche, je veux leur prouver, etc." Alors que là n'est pas la finalité d'une action de coaching. Nous ne sommes pas des thérapeutes, encore moins des nounous. Les personnes qui viennent consulter et qui veulent réellement travailler sur le retour à la réussite de leurs projets savent bien que nous sommes à leur côté pour leur signaler des problématiques de cohérence, de pérennité de motivation, de positionnement méthodologique mais pas pour combattre cette attitude infantilisante de recherche de "nounours" de remplacement (nous ne sommes pas des béni oui-oui). Je propose que les volontaires à ce type d'accompagnement s'interrogent réellement et sérieusement, avant de convoquer un coach, sur le point suivant : quel moyen (financier) j'alloue à ma stratégie (je m'accorde) pour retrouver un équilibre tant personnel que professionnel qui me permettra d'avancer sur le chemin de l'atteinte de mes objectifs (de mon harmonie) ?

Soyons clair: sans moyen, il est vivement recommandé de consulter un thérapeute pour réfléchir sur le signifié "je ne me donne pas les moyens de réussir" qui est lourd de sens.

Pour les autres (ceux qui font l'effort de choisir plutôt que de subir), nous mettrons tout en œuvre pour les satisfaire.